Ordination diaconale de Rémi Steinmyller et Jacques Doutaz

Ordination diaconale de Rémi Steinmyller et Jacques Doutaz

Ce dimanche 10 décembre 2023 a été un jour tout particulier pour Rémi Steinmyller et Jacques Doutaz : ils ont été ordonnés diacres par Mgr Charles Morerod en la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg.

Tous deux faisant partie de la grande famille du Centre Romand des Vocations – Rémi étant responsable du Camp Voc’ de Pâques et Jacques ayant fait partie de l’équipe du CRV -, nous vous proposons de les rencontrer plus en avant à travers les deux témoignages ci-dessous.

Jacques Doutaz, à propos des vocations et du rôle du CRV :

” Une mystérieuse évidence. Toutes les vocations sont ainsi. Qu’au soir de leur vie, à une religieuse, un couple, un prêtre, on demande : « Comment avez-vous su que cette voie était la vôtre ? » et, bien souvent, ils peineront à répondre. Au plus secret de leur cœur, la conviction était assez ferme pour oser cette voie-là, comme une joyeuse évidence. Mais ce qui apparaît dans l’ordre des choses échappe presque toujours aux raisons, aux explications. Si les interrogés évoquent, en réponse, des éléments précis qui, pour eux, ont eu valeur de signes, ces mêmes éléments risquent fort, de l’extérieur, de sembler tout à fait quelconques. Mystérieuse évidence qui, d’être personnelle, est intransmissible.

S’il en est ainsi, quel rôle échoit au Centre Romand des Vocations ? Voilà la question que je me suis posé avant d’intégrer cette structure. Susciter des vocations ? Dieu seul appelle… Œuvrer au discernement ? Dans le tête-à-tête sacré de l’appel, tout tiers est intrus. Au seuil du oui, accompagner, c’est s’effacer… Alors ?

En quête de réponse, risquons un pas de côté. Face au réel que fait le poète ? Il ne lui ajoute pas une once de beauté. Il n’en revendique pas la paternité. Mais il veille, avec peu de mots, parfois par un mot tu pour le laisser advenir, à rendre ses semblables attentifs à la beauté du réel. Il la leur rend perceptible, la garde de l’oubli. De même avec tous ces oui secrets, suffisamment réels pour changer le cours d’une vie : rappeler qu’ils existent, qu’ils sont appelés à exister, n’ajoute rien à l’action permanente de Dieu dans les cœurs. Mais à n’en point parler, qui s’en émerveillerait encore ? ”

Rémi Steinmyller, qui évoque la vie au camp et partage son expérience de l’animation du Camp Voc’ de Pâques avec 40 participants de 9 à 16 ans et une équipe de 15 animateurs : 

” Partir en vacances pour approfondir sa foi ? Est-ce que c’est courant ? Pourtant c’est ce qui a lieu dans l’octave de Pâques chaque année pour plus de quarante enfants venus des cantons de la Suisse romande. Au programme: prière du matin suivie du repas et des services sous l’œil expert des animateurs et animatrices qui ont le soin de maintenir le rythme pour assurer une semaine de qualité. Rien n’est laissé au hasard : les chefs d’équipe sont conscients que le temps est compté si l’on veut encore avoir du temps pour aller jouer sur le terrain de basket.

La matinée continue avec 1h30 de catéchisme adapté aux différents âges représentés. Par deux, les équipes chargées de cours ont préparé depuis des mois ce qui sera la trame de l’enseignement que nous voulons donner. Il sera concret, pédagogique et sérieux. Les enfants savent que nous avons travaillé pour leur proposer un camp de qualité et ils se sentent ainsi valorisés.

Nous avons eu le privilège qu’un aumônier nous accompagne toute la semaine. Cette présence humaine et sacerdotale continue est une valeur ajoutée pour les échanges dans l’équipe d’animation et pour chaque participant qui sait qu’il peut discuter à tout moment avec l’abbé et se confesser s’il le souhaite. La messe quotidienne, célébrée avec une grande beauté, dans la dynamique de la Résurrection, a permis aux participants et à l’équipe d’encadrement de renforcer sa foi. Cette semaine est un temps de fondation spirituelle, que l’on soit très pratiquant où que l’on soit plus réservé. Vivre un temps fort spirituel, entre jeunes, permet cette émulation, ce désir de croire et de vivre sa foi plus intensément. Le centre de la semaine se situe lors de la veillée d’adoration durant laquelle participants et animateurs ont la possibilité de se confesser. Et beaucoup reçoivent cette grâce ! En effet, si le camp est prévu pour les enfants, les adultes reçoivent une belle nourriture spirituelle. Cette année nous avons proposé aux enfants de poser une bougie devant le Saint Sacrement ou d’écrire une lettre à Dieu et de la mettre dans un panier. Quelques enfants ont lu des textes pour rythmer la soirée. De nombreuses grâces ont été reçues, Alleluia !

Le travail manuel peut découvrir certaines vocations. Ainsi, cette année, les participants ont eu la possibilité de dessiner, scier, percer, visser et pyrograver des bancs de prière personnalisés. Une participante de l’âge de 10 ans qui tient une scie ? Normal ! Les résultats ont été spectaculaires, révélant des talents de précision, de patience, de persévérance et des dessinateurs au coup de crayon fabuleux !

Comment faire connaître la vie de saint Paul autrement que dans les enseignements du matin ? Par les jeux et les veillées, à grand renfort de déguisements et de théâtralisation. Par les chants et la musique au quotidien dans la maison ou dans la liturgie. Au camp, on fabrique des souvenirs : le feu de camp dans lequel chacun a pu faire griller un chamallow, la randonnée avec baignade dans un lac de montagne – c’est à qui  ira en premier pour montrer qu’il peut braver le froid ! – et bien sûr les numéros répétés et produits lors de la soirée finale, d’une grande qualité qui ont fait ouvrir des yeux émerveillés à plus d’un.

Que manque t-il dans ce camp ? La seule chose que nous n’ayons pas mentionnée est la cuisine. L’équipe renforcée cette année nous a fait goûter des plats formidables, on se souviendra des gâteaux, des pizzas, des salades de fruits…

Venir au camp vocations de Pâques c’est d’abord vivre un moment chrétien fort. On constate que la manière de prier propre aux adultes doit être adaptée aux enfants (temps, rythme, gestes, utilisation du corps, complexité des textes, lecture d’une icône, prière universelle…) C’est aussi l’occasion de réfléchir, quel que soit l’âge, à l’appel de Dieu. L’exemple donné par l’équipe d’encadrement, exemple de vie de prière et de bienveillance, contribue fortement à ce que les participants nous questionnent sur la foi. Ils voient des séminaristes, des prêtres et des personnes engagées en Église qui vivent simplement sous leur regard. À nous, animateurs, d’être attentifs à leurs questions. Par nos enseignements, à nous de susciter leur désir d’aimer Dieu et de le suivre. Surtout, qu’ils puissent se poser la question de ce que Dieu veut pour eux et s’ils sont capables d’y répondre.

Le camp vocation est aussi un camp comme les autres camps car il faut une énergie énorme et une équipe unie pour encadrer des enfants qui sont aussi là pour s’amuser, et c’est plus que souhaitable pour leur âge ! 80 % des jeunes se retrouvent d’année en année avec une grande joie. Ce que nous souhaitons bien sûr, c’est qu’ils ressortent grandis du camp. Ainsi, les revoir d’année en année permet un accompagnement et une certaine stabilité. C’est une joie de pouvoir dire à quelqu’un qu’il a progressé. C’est un défi pour l’équipe d’animation de connaître les prénoms de chacun, connaissance sans laquelle la relation est compliquée et l’éducation aussi. Nous prions donc pour les participants avant et après le camp. Nous savons que les familles prient pour nous et cela nous conforte dans notre mission. Quelle mission ? Faire de ces jeunes des saints, et nous avec. Nous avons une semaine ! Nous prions pour les familles, en particulier les parents qui portent cette mission tout au long des années. Alors une semaine ce n’est pas grand-chose.

Diriger un tel camp est un défi pour quelqu’un qui préfère la spontanéité. Heureusement que nous ne sommes pas seuls. Ce sont 15 animateurs et animatrices qui ont répondu à l’appel cette année, une chance et un défi d’encadrement. Je les remercie chaleureusement pour la qualité de leur présence et pour leurs remarques sur ma manière de faire afin d’améliorer toujours le camp et les compétences de chacun. Certains se forment pour mieux répondre aux exigences de la mission. Diriger ce camp c’est aussi prendre conscience qu’il faut prévoir la suite, former un successeur, s’en remettre à Dieu.”

Nous vous invitons à les porter dans vos prières.